Rififi entre Otor et le Carlyle Group

Lundi 09 Février 2004

- Après avoir sauvé le deuxième cartonnier français de la faillite en y investissant 45 millions d'euros, le fonds d'investissement américain, proche de l'administration Bush, se déchire avec les dirigeants de la société. Une dizaine de procédures judiciaires sont ouvertes entre le Carlyle Group, représenté par son directeur pour la France, Jean-Pierre Millet, et les dirigeants du cartonnier Otor, Jean-Yves Bacques et Michèle Bouvier. Le principal point de litige porte sur la gestion du redressement de l'entreprise. Carlyle Group ayant demandé fin 2001 la conversion en actions des obligations convertibles qu'il possède, après que les dirigeants d'Otor aient refusé la mise en place d'un conseil de surveillance. Un pacte d'actionnaires prévoyait en effet la possibilité pour le fonds d'investissement de quitter Otor dès 2002. Depuis mars 2003, Jean-Yves Bacques se dit prêt à racheter ses parts à Carlyle, avec l'appui de soutiens financiers non identifiés, pour 60 à 70 millions d'euros, alors que Carlyle en demande 80 millions. "Nous n'avons jamais eu d'offre ferme en main" répond Jean-Pierre Millet. Depuis 2000, Otor a redressé la barre dans un contexte morose. En 2002, son résultat net était de 10,9 millions d'euros (contre -11,16 millions en 1999). Les 2900 salariés d'Otor devront attendre la fin de l'été avant de voir la fin de la seconde procédure d'arbitrage entre dirigeants et actionnaire de leur entreprise. / Les Echos