La filière papetière finlandaise engluée dans la crise

Mercredi 28 Mai 2008

En surcapacité, les papetiers finlandais ont souffert l'an dernier : Stora Enso et M-Real ont terminé déficitaires, UPM-Kymmene a vu son profit reculer de 76%. Les cours de bourse de ces trois leaders ont respectivement décroché de 44%, 64% et 35%. Pour ce pays totalement dépendant de son "or vert", l'enjeu est de taille : la filière emploie 90.000 personnes (4% de la population active), assure 10% du PIB, 30% de la production industrielle et 40% des revenus d'exportation. Les surcapacités d'aujourd'hui viennent en partie d'investissements massifs concédés dans les années 1990, à une période faste. Les papetiers finlandais, qui exportent 90% de leur production, n'ont pas vu venir le retournement, initié très rapidement à partir de 2001. Classiquement économique au début (crise du secteur de l'édition), ce dernier est accentué par la révolution numérique : "La concurrence n'a plus seulement lieu entre fabricants mais aussi avec les médias électroniques. La question est de savoir combien les maisons d'édition sont prêtes à payer le papier" résume un professionnel. Le coup de massue est venu à partir de 2005, avec l'envolée des coûts (électricité, vieux papiers, fibres de bois, droits de douane nouveaux...). Aujourd'hui, malgré des réductions de coûts menées à la hache, les grands papetiers évoquent de plus en plus une nécessaire consolidation entre-eux. Mais l'affaire achoppe encore sur une question de valorisations. Dans l'attente, chacun essaie de conquérir le plus rapidement possible des parts de marché dans les pays émergents. / Les Echos