Plus d'emballages = plus de déchets

Jeudi 22 Avril 2004

En 2000, 89 milliards de produits emballés dans des cartons, du verre, de l'aluminium ont été vendus dans le monde, contre 80 milliards en 1994 (soit une progression de 11,25%). Cette croissance pose le problème du tri et du recyclage des déchets, dont le coût est passé de 50 euros la tonne en 1970 à 250 euros actuellement. Le nombre d'emballages a explosé ces dernières années, si bien que le tri des déchets devient problématique. Le Commissariat général au Plan a annoncé que 75% des départements français ne disposeraient plus d'ici sept ans des moyens adéquats pour faire face à la gestion des déchets. Cette progression est liée aux habitudes de consommation et à la transformation de la société. Au fur et à mesure que le nombre de personnes seules augmentent, les portions individuelles se sont développées (+36% de pots de compote individuels, +80% d'achats de légumes et de fruits frais préemballés en six ans). Parallèlement, la quantité de déchets augmente, malgré les efforts pour s'en débarasser, notamment par incinération. Au début des années quatre-vingt-dix, la société Eco-Emballages a été créée pour financer le tri sélectif. Son principe : taxer les industriels emballant leurs produits afin qu'ils paient la moitié de l'élimination des déchets (l'autre moitié étant financée par les collectivités locales). Actuellement, se recyclent en France chaque année 180000 tonnes de plastique, sur 900000 utilisées pour les emballages. 400 millions d'euros sont dépensés en France pour s'occuper des déchets (contre 2 milliards d'euros en Allemagne). Pourtant, les économies en termes de matériaux sont possibles : Danone a diminué de 5/100 de millimètre l'épaisseur de ses pots de dessert, ce qui lui a permis d'économiser 134 tonnes de plastique par an. De même, un fabricant de croquettes a réussi à économiser 2000 tonnes de carton en modifiant le conditionnement de ses paquets. Mais les aléas climatiques conditionnent également le développement des déchets : en 2003, la consommation de boissons suite à la canicule, a entrainé l'afflux de 10000 tonnes supplémentaires dans les centres de tri. / Le Nouvel Observateur