De l'habile usage de la mention "sans..." en cosmétique

Mercredi 10 Février 2010

La mention "Sans..." se trouve désormais partout sur le packaging des cosmétiques, qu'ils soient naturels et bio ou pas. Sans conservateur, sans paraben, sans PEG, sans silicone, sans phtalate... Mais il faut apprendre à décrypter ces mentions à but marketing , a fortiori quand on sait que cette mention n'est absolument pas encadrée par la réglementation. Parfois, le non-usage d'un produit porte en germe des risques autres : sans conservateur par exemple, un produit pourrait rapidement se trouver contaminé par des bactéries et vite devenir impropre à l'usage. Il convient donc de s'interroger sur les substituts utilisés pour ne pas utiliser certains composés ostensiblement évités. Remplacer un parfum d'origine synthétique (souvent reprotoxique) peut être intéressant, mais si c'est avec une huile essentielle, cela peut générer d'autres risques (allergiques notamment). Il convient donc de s'informer sur la composition totale du produit. Autre subtilité : l'usage d'un produit de substitution non répertorié officiellement comme conservateur (par exemple de l'alcool), qui là aussi peut présenter d'autres risques. En général, la substitution du produit gênant se fait "par le haut" : une huile végétale à la place d'une huile minérale ou synthétique par exemple. Mais dans ce cas là, il n'y a pas de secret, le produit est souvent plus cher. Certains "sans..." sont aussi un peu gadget : "sans matières premières animales" sensibilisera peut-être les végétaliens mais privera le produit de plusieurs ingrédients sains (oeufs, lait, miel...). De la même façon, la mention "sans conservateur" sur un produit uniquement composé d'huiles végétales ne serait que pur artifice marketing puisque des conservateurs sur un tel produit sont totalement inutiles. Plus grave, les mentions mensongères : en 2008 une étude conjointe DGCCRF/Afssaps a montré que sur 43 produits étiquetés "sans conservateurs", 13 en contenaient en réalité, dont 3 de façon délibérée (pour les 10 autres, les conservateurs retrouvés étaient sans doute issus des ingrédients). / observatoiredescosmetiques.com