Allégations nutritionnelles : tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse

Vendredi 16 Septembre 2005

Le règlement européen sur les allégations nutritionnelles, actuellement en cours de discussion à Bruxelles, passera ce mois-ci en seconde lecture au Parlement de Strasbourg. Il prévoit l'interdiction d'allégations nutritionnelles trop floues du type "excellent pour la santé", et au-delà, de réserver toute allégation à des produits réellement équilibrés, ce qui incite déjà les grands noms de l'agroalimentaire à revoir leurs recettes à titre préventif. "Hier, la dimension nutritionnelle arrivait en fin de parcours. Désormais, elle est à la base du cahier des charges" explique ainsi Alain Wittevrongel de chez Nestlé France. Cette arrivée d'une législation contraignante est le retour de bâton justifié par des abus commis naguère par les industriels, et symbolisé par la mention "0% de matières grasses" que Chupa Chups avait apposé sur ses sucettes (en omettant de préciser qu'aucune sucette du marché ne contient de matière grasse, puisque toutes sont composées à 100% de sucres...). Ce "marketing de la santé proprement insupportable" dixit l'UFC-Que Choisir a fini par se terminer devant les tribunaux. "Il y a eu des abus" reconnaît Thierry Geslain, de l'association nationale des industries agroalimentaires, lobby du secteur. Si bien que l'industrie aujourd'hui cherche à reconquérir un consommateur méfiant vis-à-vis des formules marketing creuses et mensongères par ommission. Ainsi un consensus est apparu sur la nécessité de mentionner les apports nutritionnels par portion est non plus seulement pour 100g. "Nous devons apprendre à faire plus simple et moins simpliste" résume Antoine Renault, directeur du marketing de Kellogg's, cité par Enjeux/Les Echos. / Enjeux/Les Echos