Les écolabels fleurissent sur les détergents, sans garantie

Mardi 19 Janvier 2010

Au Québec, deux chercheurs de la Faculté d'administration de l'Université de Sherbrooke, Fabien Durif et Caroline Boivin, viennent de finaliser une étude qui a épluché les écolabels présents sur les emballages de produits détergents vendus au détail au Québec (1.205 produits répartis en 133 marques). Ils ont dénombré 58 labels différents représentés par des pictogrammes de feuille, de plante, de terre, de poisson, de lapin... Sans compter de nombreuses allégations sans logo : "Bon pour l'environnement", "naturel"... Trois de ces logos seulement sont encadrés par les autorités publiques, n'apparaissant que sur 23 des 133 marques observées. Les 55 autres labels sont soi entièrement privés (le producteur s'autodécerne un label maison), soit certifiés par un tiers mais sans vérification obligatoire. "Il y a un manque de compréhension, une confusion et une méfiance à l'égard des écolabels. (...) Il y a des pays qui limitent le nombre de labels officiels. (...) Une marque peut s'autodéclarer verte, peut mettre des slogans et des logos verts maison : il n'y a pas d'interdiction spécifique. Il y a une liberté totale là-dessus. (...) L'encadrement législatif, cela permettrait de distinguer les compagnies qui ont une vraie culture verte de celles qui instrumentalisent l'argument vert pour augmenter leurs ventes. À l'heure actuelle, les entreprises qui sont vraiment performantes au niveau vert n'arrivent pas vraiment à se distinguer, à le faire savoir" commente Fabien Durif. / cyberpresse.ca