Vins : la tradition du nom n'empêche pas l'audace

Jeudi 22 Juin 2006

Le viticulteur bordelais Henri Bouteiller, basé à Cussac-Fort Médoc (Gironde), ne porte pas ce nom par hasard. Descendant du bouteiller de Louis XIV responsable de la cave royale, il produit annuellement 400.000 bouteilles (château Lanessan, château Lachesnaye et château Ste-Gemme) sur une exploitation fondée en 1793 ! Pour autant, il n'hésite pas à vivre avec son temps, pour faire face, lucidement, à la concurrence des vins du Nouveau Monde. "Orgueilleux et fiers, les Bordelais ont longtemps cru que le monde viticole ne pourrait jamais se passer d'eux" ose-t-il analyser. En réponse, il n'a pas hésité à moderniser son packaging, via l'apposition sur l'étiquette de la mention "Haut-Medoc" et de l'adresse de son site web bouteiller.com. Dans la foulée, il a mis en place sur les bouteilles des contre-étiquettes, mentionnant notamment la composition du vin et traduites en anglais, chinois et japonais (l'export représente 60% de ses débouchés). "J'ai réalisé, lors d'un séjour au Japon, que les Japonais disposaient pour seul repère de pastilles de couleur indiquant si le vin est sucré". Sa soif d'innovation se traduit aussi via l'adoption de bouchons technologiques anti-goût de bouchon, et par une position pragmatique sur la question des copeaux de bois : "S'interdire les copeaux alors que le marché mondial les utilise depuis longtemps, c'est comme courir un 500 mètres avec 50 kilos sur chaque chaussure" conclut-il, cité par La Tribune. / La Tribune