Les Suisses veulent "repêcher" leur appellation Champagne

Mercredi 05 Septembre 2007

Le conflit franco-suisse autour de l'appellation "Champagne" ne s'arrête pas avec l'arrêt rendu cet été par la Cour européenne de Justice. Après avoir analysé l'ordonnance rendue, Albert Banderet, préfet du district de Grandson et président du comité de défense de l'appellation vaudoise "Champagne", reste optimiste : "Au niveau du droit international, dans le cadre de l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce de l'OMC, il existe la possibilité de faire reconnaître «l'exception d'homonymie». Cela signifie que deux homonymes peuvent subsister pour autant qu'il n'y ait pas de risque de tromper le consommateur. Cette règlementation mondiale a préséance sur la législation européenne" explique-t-il, cité par Agri Hebdo. "Le problème, c'est que notre règlement vaudois sur les AOC viticoles n'est, en l'état, pas compatible avec les règles sur les ADPIC. Nos lois en la matière sont trop laxistes" ajoute-t-il avant de présenter les démarches de son comité pour faire évoluer la loi helvète. Sachant qu'aucun soutien n'est à attendre au niveau confédéral, Albert Banderet reste confiant : "Nous espérons que le Conseil d'Etat vaudois sera sensible à notre cause. Nous comptons sur le travail de nos avocats à Bruxelles et sur l'aide du professeur Pierre Mercier, qui s'engage sans compter au sein de notre comité d'action". La commune de Champagne (canton de Vaud) recèle 28 ha de vignes, 43 vignerons et un potentiel officiel de production de 280.000 bouteilles/an. Suite à l'interdiction d'utiliser l'appellation «Champagne», les producteurs champagnoux ont dû se résigner à rebaptiser leurs crus «Libre-Champ». Seuls 8.000 flacons ont été écoulés sous cette désignation. «C'est un flop commercial», commente Albert Banderet. / Agri Hebdo