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Eaux : peu importe l'ivresse, pourvu qu'on ait le flacon

Mercredi 13 Septembre 2006

Les bouteilles d'eau minérale traversent depuis 5 ans une phase de mue design impressionnante, tirées vers le haut-de-gamme. Vendues dans les épiceries fines et autres magasins spécialisés, les bouteilles d'eau de luxe, souvent importées de pays associés à un environnement préservé dans l'esprit des consommateurs, atteignent des prix parfois très élevés (35 euros la bouteille 37,5cl de "Bling H2O" par exemple). Les designers sont de plus en plus sollicités pour accoucher de flacons luxueux (TyNant, SEI Water, Eisenham...) permettant de justifier de tels prix. Le marché des bouteilles d'eau premium puise ses origines dans l'importation en 1992 depuis le Pays de Galles de la bouteille TyNant en verre bleu. "Jusque là, vendre de l'eau dans une bouteille non transparente était impensable. Mais les clients ont été séduits. Ils ont d'abord gardé le flacon pour le transformer en carafe à eau... du robinet, servie à table ! Puis ils se sont mis à collectionner les bouteilles" explique Françoise Flament, responsable communication de la Grande Epicerie de Paris. "Mais la nette baisse de consommation du vin au quotidien a également joué un rôle" ajoute Gilles Jurado, dirigeant d'Opures, une société de distribution d'eaux premium. Empruntant leurs codes design aux parfums ou aux alcools forts, les eaux premium servent de plus en plus souvent en guise de cadeau. Les marques nationales d'eau ne se laissent pas faire sans réagir et occupent le créneau de l'emballage sériel. Après Evian, Vittel et Perrier, les marques moins renommées éditent des packagings haut-de-gamme (St-Géron...) ou limités pour les fêtes de Noël (Watwiller...). / Le Figaro

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