Sainte-Sigolène confrontée à la fin du sac de caisse

Mercredi 12 Avril 2006

Le bassin de Sainte-Sigolène (Haute-Loire), qui concentre une cinquantaine d'entreprises de plasturgie fournissant 40% de la production nationale de sacs de caisse en polyéthylène, doit faire face à l'interdiction des sacs en plastique non biodégradable en 2010. A terme ce sont 3.000 emplois directs et 2.000 indirects qui sont menacés. Une première tentative de reconversion a accouché du "Néosac", un sac biofragmentable qui n'a pas été bien accueilli de fait de sa nature non biodégradable qu'accompagnait un plan de communication le présentant comme "bio". "Nous sommes des besogneux, des industriels, pas des communicants" se lamentent des professionnels de Sainte-Sigolène. "Le sac plastique est pourtant un vrai petit génie technologique !" ajoute-t-on. "Le sac a perdu 75% de sa masse en 15 ans. Il pèse 5,5 grammes et peut transporter 2.000 fois son poids. Incinéré, le polyéthylène, composé uniquement de carbone et d'hydrogène, ne dégage ni dioxine ni aucun autre gaz toxique. En plus il est 100% recyclable" précise Serge Vassal, directeur du groupe Barbier. D'ailleurs, les idées reçues perdurent, mais pourtant le sac papier a une empreinte écologique beaucoup plus néfaste. "L'important d'un point de vue environnemental, ce n'est pas tant le choix de tel ou tel matériau, mais la multirotation, la réutilisation" prévient Nadia Boeglin, de l'Ademe. Et c'est bien là le problème du pôle de Sainte-Sigolène et de son sac de caisse : ce n'est pas son matériau qui est en cause stricto sensu, mais l'usage unique qui en est fait, symbole d'une société du "toujours plus", synonyme de gaspillage. / Libération