Relativiser le PLA...

Mardi 13 Juillet 2004

L'acide polylactique (PLA) a été beaucoup médiatisé ces derniers temps grâce à sa nature "écologique" permettant de fabriquer des plastiques biodégradables (à base d'amidon de maïs le plus souvent). Mais comme tout matériau, le PLA n'est ni tout blanc ni tout noir... - Plus cher ? Les emballages en PLA coûtent en moyenne 30% plus cher que ceux en PET ou PVC. Un professionnel relativise en citant le surcoût à l'unité (de 3 centimes dans le cas d'une salade par exemple). Et puis le surcoût du PET par rapport au PVC n'a finalement pas empêché l'essor du PET... - Moins bonnes barrières ? Les propriétés barrière du PLA sont semblables à celles d'autres plastiques. Il est cependant plus perméable à l'oxygène et à l'humidité (ce qui peut être avantageux parfois). Le PLA est par contre nettement moins résistant aux variations de température (déformation à partir de 50°C). Ce point peut être résolu par cristallisation mais cette opération fait perdre au PLA sa compostabilité. - Risque d'OGM ? Ceci est un faux problème technique car la polymérisation détruit l'ADN. Mais à long terme, consommateurs et législateurs demanderont peut-être de mentionner d'éventuels d'OGM étant entrés dans la composition du produit (risque en terme d'image). Par ailleurs, la généralisation du PLA pourrait indirectement augmenter les surfaces cultivées de maïs, et in fine les risques de pollinisation croisée (par extension des surfaces utiles). - Réellement biodégradable ? Le sac en PLA n'est biodégradable rapidement qu'en situation de compostage (semi-enterré, ou mêlé à un humus par exemple). A l'air libre, accroché à une branche par exemple, il met 10 ans à disparaître ! Enfin à noter que le PLA n'est pas biologique à 100% (un peu de plastique "traditionnel" sert de liant). / Process Alimentaire