Plastique, 6e continent

Mardi 21 Septembre 2010

La société occidentale produit le plastique à profusion sans être en capacité d'en traiter les déchets efficacement. Depuis la découverte, en 1997 par le navigateur Charles Moore, du "Great Pacific Garbage Patch" (la grande zone de détritus du Pacifique), le public commence à prendre conscience de l'ampleur du problème. Y retournant en 1998, le navigateur prélève des échantillons et estime à 3 millions de tonnes le volume de déchets plastiques flottant ainsi au large de Hawaï. En 2006, Greenpeace se rend sur place pour un état des lieux, constatant que la masse de déchets a atteint la taille du Texas ou de l'Europe centrale, d'où son surnom de "sixième continent". Le manque de moyens techniques et de volonté politique empêchent toute récupération de ces déchets, qui continueront donc à se désagréger peu à peu en des particules de plus en plus fines, invisibles mais plus ravageuses encore pour l'écosystème maritime. Sans compter le risque sanitaire induit par le plastique : phtalates, bisphénol et autres substances toxiques migrant des emballages vers leur contenu. En quelques chiffres, on prend conscience du poids de ce problème postmoderne : l'homme jette 675 tonnes d'ordures à la mer chaque heure (estimation de l'ONG Oceana), les seuls Etats-Unis consomment 2,5 millions de bouteilles en plastique par heure et 25 milliards de tasses à café en polystyrène par an, pour une production domestique annuelle de plastique de 6,8 millions de tonnes (dont seulement 450.000 tonnes osnt recyclées ou incinérées). La production mondiale est de 260 millions de tonnes annuelles, soit 30kg par habitant. / Le Monde