Les verriers commencent à capitaliser sur les déboires de l'industrie plastique

Mardi 19 Février 2008

Aux Etats-Unis, les producteurs de bouteilles en verre commencent à réfléchir sur le bénéfice qu'ils peuvent tirer des déboires de leurs homologues du secteur plastique, lesquels se résument en trois points : hausse des préoccupations environnementales (bouteilles plastique dans la nature) et sanitaires (bisphenol A et phtalates) et renchérissement continu du pétrole (matière première du plastique). "Il y a des opportunités" déclare Joe Cattaneo, président du lobby verrier, le Glass Packaging Institute. Après avoir quasiment perdu la bataille contre le plastique il y a quelques années, le verre pourrait donc repartir à l'offensive pour tenter de gagner la guerre. Différentes initiatives tendent à le montrer. En rachetant des boissons haut-de-gamme visant des clients exigeants en matière sanitaire, Coca-Cola et Pepsi-Cola reviennent aux contenants en verre, qu'ils avaient abandonnés dans les années 1990. A l'instar du producteur d'eau embouteillée norvégien Voss avec des flacons aux formes originales, de nombreux opérateurs choisissent le verre quand il s'agit de lancer des produits décalés, haut-de-gamme ou vendus chers. O-I vient de relancer dans son unité de Charlotte (Michigan) la production de biberons en verre, arrêtée il y a 20 ans. Les distributeurs aussi commencent à opérer un retour vers le verre, même si la démarche se concentre pour l'instant chez les distributeurs orientés "santé" ou "bio"... Toutes ces initiatives sont désormais très fortement appuyées/stimulées par O-I, qui a achevé son désengagement du plastique l'an dernier. Le groupe n'hésite plus désormais a benchmarker les matériaux pour déployer une communication agressive sur les avantages du verre, dans une logique de "story telling" consistant à faire prendre conscience au consommateur de l'origine et de la destinée des bouteilles (pour mieux faire entendre ses arguments ensuite). Néanmoins, le plastique garde malgré tout des avantages multiples sur le verre, y compris sur la question environnementale (plus léger, il génère moins d'émissions de CO2 pour être transporté, de même, son taux de recyclage de 31% aux Etats-Unis, dépasse celui du verre qui plafonne à 25%). La stratégie des producteurs de verre n'est pas de supplanter le plastique mais bien d'inciter le plus de producteurs et de distributeurs à faire appel au verre, en les persuadant notamment de l'avantage de ce matériau pour vendre des produits haut-de-gamme. / Tiré du web anglo-saxon par Packaging-France / toledoblade.com