Emballages plastique : et après l'interdiction ?

Jeudi 13 Octobre 2005

Le vote par l'Assemblée nationale avant-hier de l'interdiction à partir de 2010 des emballages en plastique non biodégradable a suscité un débat qui se focalise pour l'instant sur les seuls sacs de caisse, dont les Français consomment annuellement 85.000 tonnes. Mais en réalité, le texte vise l'interdiction de tous les emballages plastique (bouteilles, films, pots...), soit 1,8 million de tonnes annuelles. L'interdiction pose en conséquence beaucoup de questions à la filière plasturgie et suscite beaucoup d'espoirs chez les agriculteurs. Yves Charpateau, dirigeant d'Emball 2000, 40 salariés à Nontron (Dordogne), n'en revient toujours pas : "100% de ce que je fabrique va être interdit par la loi. Je prospecte d'ores et déjà pour m'implanter au Maroc, tant qu'il est encore temps, car en 2010 je devrais mettre la clé sous la porte. Je vais d'ailleurs inviter mes employés à commencer à chercher du travail ailleurs". Françoise Gérardi, déléguée générale de la Chambre syndicale des emballages en matière plastique, dénonce de son côté un délai trop court : "Nos entreprises n'ont pas attendu la loi pour s'intéresser au biodégradable, mais ce sont des matériaux plus chers et il y a encore beaucoup de choses à éclaircir pour les fabriquer en grande quantité". De leurs côté les agriculteurs misent beaucoup sur le plastique biodégradable (tout comme sur les biocarburants) pour diversifier leur activité économique, dont les débouchés agroalimentaires sont par ailleurs de plus en plus rognés. / Sud Ouest