Tetra Pak tire les leçons de la crise de l'ITX

Mercredi 14 Décembre 2005

Suite à l'affaire du lait pour bébé Nestlé emballé en Tetra Pak, le groupe suédois a décidé de ne plus utiliser la substance ITX (isopropylthioxanthone) de ces conditionnements pour produits gras à partir du 31 décembre, et des emballages de jus à compter du 31 janvier 2006. Pourtant, l'Autorité européenne de la sécurité des aliments (EFSA) a indiqué que rien ne permettait d'affirmer que l'ITX, utilisée dans les encres UV offset, était nocif aux niveaux de concentration rencontrés. La contamination, détectée dès le début septembre par Tetra Pak, s'est faite via le stockage des futures briques en rouleaux : "Le carton des briques de lait n'est absolument pas poreux. L'encre est entrée en contact avec l'intérieur de l'emballage car nous stockons le carton en rouleaux et donc la face intérieure est en contact avec la face extérieure imprimée" précise Yannick Richomme, vice-président Europe du Sud de Tetra Pak. L'ITX entre dans la composition d'une encre spéciale, plus chère et à ce titre réservée aux produits à forte valeur ajoutée, comme les laits pour bébés, mais pas les laits de consommation courante. Par ailleurs, il est présent depuis plus de 20 ans dans les emballages Tetra Pak de jus de fruits. L'Agence européenne pour la sécurité alimentaire a précisé que l'ITX se retrouvait plus fortement dans les produits contenant du gras (laitages) et de la pulpe (jus, nectars...), et proportionnellement plus fortement dans les petits contenants (destinés le plus souvent aux enfants). Tetra Pak en a déduit courant octobre qu'il n'y a pas de danger à consommer le lait contaminé. Le groupe recommande néanmoins de remplacer le séchage par ultra-violets par un séchage par bombardement électronique, permettant de se passer d'ITX. La Commission européenne a approuvé les recommandations de Tetra Pak. Le groupe suédois, qui n'a pas encore chiffré l'impact de cette affaire sur ses ventes, n'est pas à l'abri de poursuites judiciaires de la part de ses clients. Il se retournerait alors contre son fournisseur d'encres. / emballagedigest.fr, lefigaro.fr, francematin.info