Le packaging écolo n'emballe guère les industriels

Jeudi 22 Novembre 2007

Les grands discours environnementaux entendus au Grenelle de l'Environnement ne trouvent pas forcément leur concrétisation dans les faits, notamment sur la question de la réduction de l'impact environnemental des emballages. "La tendance ? c'est un emballage plus fort, pour être plus visible sur les linéaires, voilà ce que nous demandent les industriels" explique à Libération, un producteur d'emballage plastique de l'Ain qui vient de réaliser une cloche à camembert en plastique thermomoulé, nettement moins écologique finalement que la classique boîte en bois. Les professionnels de l'emballage refusent ainsi de jouer les boucs émissaires dans une société de consommation où la demande prime. "C'est à la mode de jeter l'opprobre sur les emballages. Très Grenelle. Un peu facile. Contrairement à une idée reçue, l'emballage ne représente qu'une toute petite partie des déchets en France et ce depuis plus de 15 ans, grâce aux efforts des industriels. Il faut bien tenir compte des goûts des consommateurs. S'ils préfèrent le goût de l'eau minérale à l'eau du robinet, et les madeleines en sachets individuels plutôt qu'en barquette, on n'y peut rien" explique Thierry Varlet, du réseau France Emballage ⁽¹⁾. Autre piste bridée de progrès écologique : le plastique bio, qui n'a conquis à ce jour que 1% de part de marché en France. A cause de son surcoût mais aussi parce que les filières de retraitement du plastique ne l'acceptent pas. Ce qui décourage bon nombre d'initiatives en ce domaine qui reste cantonné à des niches (pots en plastique bio pour l'horticulture par exemple).

[1] France Emballage est le réseau des réseaux de l'emballage en France. Il fédère les différents pôles emballage structurés dans l'Hexagone (Bretagne, Champagne-Ardenne, façade Atlantique, Midi-Pyrénées...). Accessoirement, il est partenaire historique de Packaging-France. Site : [France-Emballage.org->http://www.france-emballage.org].
/ Libération